Confession d’une accro du wedding – Épisode 5 – Le jour où j’ai compris que tout n’était pas toujours que paillettes

Aujourd’hui, on met les pieds dans le plat et on va parler des sujets qui fâchent…

Retrouve la suite via le podcast « Confession d’une accro du wedding » :

La rupture

Oui je sais, le mariage c’est pour la vie. On s’aimera jusqu’à l’infini, et seule la mort nous séparera !

Eh bien au risque de choquer les plus romantiques, je vais te révéler ce que j’ai moi-même appris il y a quelques années : c’est faux !

La vie de couple, ce n’est pas simple et s’aimer n’est pas suffisant pour qu’un mariage fonctionne. Alors je ne sais pas non plus te dire ce qui fait que ça fonctionne. Si j’avais cette recette, crois-moi je la commercialiserais pour devenir richissime !

En tout cas, les problèmes de couple font partie de la vie et il n’y a pas de raisons pour que les professionnels du mariage en soient épargnés.

Par contre, je ne sais pas ce qu’il en est des autres prestataires, mais pour ma part, travailler dans ce milieu, ça m’aide beaucoup dans ma relation amoureuse. 

S’il y a bien une chose que tu apprends en côtoyant au quotidien des couples, c’est que chacun à son fonctionnement. Certains se disputent souvent, certains jamais. Certains passent beaucoup de temps l’un sans l’autre, d’autres sont ultra fusionnels. Certains placent la fidélité au cœur de leur relation. D’autres non. Ça, je te l’avoue, ça m’a beaucoup beaucoup surprise. Dans mon monde à moi, se marier veut dire “exclusivité”. Mais après tant d’années auprès de tant de couples, je sais que MA vision du mariage n’est pas la meilleure, elle est seulement la meilleure pour moi, et je l’espère pour mon couple. 

L’adultère

Grâce à mon métier, j’ai aussi arrêté de juger l’adultère. Si vous saviez le nombre de couple que j’ai marié et dont la relation a débuté alors que l’un ou bien les deux, n’étaient pas tout à fait libres…

C’est drôle parce que je vois bien qu’ils prennent des pincettes au moment de m’expliquer comment leur relation a démarrée. Mais je suis contente parce que, j’ai l’impression que c’est parce que je les mets suffisamment en confiance qu’ils osent me le révéler. Ils n’ont pas besoin de me préciser que je ne dois pas le dire lors de la cérémonie mais ils savent que j’ai besoin de comprendre tous les aspects de leur relation pour leur offrir la plus belle des célébrations et que tout cela sera sans aucun jugement de ma part. 

Mais bref, passons, ce n’est pas pour cette raison que mon couple a implosé il y a quelques années.

Pourquoi mon couple a failli rompre…

Il faut savoir que 2016 et 2017, j’ai eu deux très grosses saisons : un peu plus de 35 mariages. C’était vraiment très intense et clairement je n’avais plus de temps en dehors de mon travail. Je n’avais plus aucune vie sociale et je ne voyais que très peu mon mari. On s’est donc pas mal éloignés. Durant l’été, j’ai réussi à prendre quelques jours de congés pour le rejoindre dans sa famille. Mais après une énième dispute, j’ai écourté mes vacances. Je suis rentrée à Paris plus tôt et seule.

À son retour à lui, j’étais calmée et bien que consciente que nous avions des soucis à régler. J’avais envie que ça s’arrange entre nous. 

Mais pour faire un couple, il faut être deux. Si tu es seule à vouloir le sauver, ça ne fonctionne pas. Et Mister Big m’a annoncé qu’il souhaitait qu’on arrête.

Je ne m’y attendais vraiment pas. Je suis tombée de haut. Je me suis donc renseignée sur les démarches à entreprendre. Je me voyais déjà retourner vivre chez mes parents. Devoir annoncer notre séparation… 

Il y a une chose à laquelle je n’ai pas pensé tout de suite, c’est mon travail. Comment célébrer l’amour quand il vient justement de se faire la malle ?

Eh bien j’ai très vite eu un aperçu puisque, quelques jours après, je devais célébrer une jolie cérémonie pour un charmant petit couple. En plus, à l’époque je n’avais pas mon permis de conduire (oui, on peut être wedding planner et officiante et ne pas avoir son permis ! À l’occasion, je t’expliquerai comment j’ai fait de cet handicap une force…). Donc, je n’avais pas mon permis et c’est Mister Big qui devait me conduire au mariage. 

Heureusement que ce n’était qu’à une heure de chez nous parce que je peux te dire que le trajet a été assez long. Il a aussi été salutaire car ça a été le début de la réconciliation.

Mais ça a été une vraie difficulté de célébrer ce mariage. Je me souviens que chaque mot a été douloureux à prononcer. J’ai dû retenir mes larmes quand les mariés ont échangé leurs consentements parce que ça me rappelait l’engagement que nous avions pris quelques années auparavant. Ce jour-là, assister à leur bonheur m’a en quelque sorte abîmée. Mais ça m’a aussi redonné foi en l’amour.

J’ai décidé de ne pas être résignée à une séparation et je l’ai dit à Mister Big qui, quelques jours plus tard, me disait que lui non plus il ne voulait pas arrêter avant d’avoir essayer de surmonter nos désaccords. 

Tu l’auras compris, aujourd’hui nous sommes toujours ensemble et plus heureux que jamais. Croise les doigts pour moi pour que ça dure ainsi et qu’à la prochaine épreuve, ont choisissent à nouveau de se battre avant d’abandonner. 

The show must go on

D’autres n’ont pas eu le choix que de choisir la séparation.

Je me souviens d’une consœur officiante qui me confiait que même si elle était à l’origine de sa rupture, elle la vivait mal aussi à cause du regard des autres. Attends, tu travailles dans le mariage et tu es en train de divorcer ? Les gens réagissent comme si c’était contagieux. Et non, être marié, heureux en couple ou être en couple tout court d’ailleurs ce n’est pas une prérogative pour travailler dans le mariage.

Je pense aussi à une autre wedding planner qui m’a avoué avoir encore l’estomac noué quand lors de l’ouverture de bal, elle entend la chanson sur laquelle elle a elle-même dansé avec son ex mari à leur mariage. Et pourtant, elle a divorcé il y a 4 ans.

Bref, tout ça pour dire que dans les métiers du mariage, la maxime c’est “the show must go on”.

On n’a pas le droit de faillir en jour J et on fait passer le bonheur de nos mariés avant nos états d’âme. Même quand ces états d’âme sont légitimes. J’ai perdu ma grand-mère en 2021, un weekend où j’avais deux mariages. Dont l’un avait lieu juste à côté de chez elle. 

Deux jours après son enterrement, je repartais pour une nouvelle cérémonie. 

Et j’ai assuré tous ces mariages, avec le sourire pour ne pas faire peser sur les mariés, le poids de ma tristesse. Alors que j’étais tellement mal que si j’avais été salariée, j’aurais supplié mon boss de m’accorder quelques jours de congés. 

Aujourd’hui, je crois que je n’ai toujours pas fait mon deuil, en partie parce que j’ai dû ravaler ma tristesse durant plusieurs semaines. 

Parfois le bonheur d’exercer ce métier ne suffit pas mais je ne regrette pas pour autant. Je sais que c’est une chance (et aussi beaucoup de travail) de vivre d’un métier que j’aime. Il a ses mauvais côtés mais pour rien au monde je ne changerais.

Bon après cet épisode pas très gai, je tente de terminer sur une note positive. Mais promis, la prochaine fois, ça sera plus léger !

Et si tout cela ne t’a pas fait peur et que tu rêves de devenir wedding planner, sache que les candidatures pour le programme WBF sont ouvertes. Le programme WBF c’est une formation en immersion dans mon agence, pour t’aider à prendre confiance, gagner en expérience, parfaire ton expertise et booster ta propre agence d’organisation de mariage. 

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